Facteurs associés à la prise de poids chez les patients qui débutent un traitement antirétroviral en France.Résultats de la cohorte ANRS CO4-French Hospital Database on Hiv.

https://anrs-co4.fhdh.fr/psl36/wp-content/uploads/2021/05/Poids-FHDH_AFRAVIH-2020_vf.pdf

Objectif: Si une prise de poids a été associée à la prise d’inhibiteurs d’intégrase (INI) dans plusieurs études, celles-ci manquaient de sujets pour prendre en compte tous les facteurs potentiellement associés et/ou avaient une durée de suivi limitée. Nous avons étudié les facteurs associés à la prise de poids chez les patients naïfs d’antirétroviraux (ARV) initiant un traitement antirétroviral combiné (cART).

Matériel et Méthodes: A partir de la cohorte hospitalière FHDH-ANRS CO4, nous avons sélectionné toutes les personnes vivant avec le Vih (PVVIH) naïfs initiant un cART entre 2012 et 2018 avec des valeurs de poids et de tailles renseignés dans les 6 mois précédant l’initiation du traitement (baseline) et dans le suivi. L’association entre la variation de poids et la durée de cART a été analysée par régression linéaire mixte ajustée sur les caractéristiques de baseline.

Résultats: 5682 PVVIH âgés de 38.4 ans en médiane ont été inclus : principalement des hommes (77.3%) parmi lesquels des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (51.4%). 22.0% des inclus étaient originaires d’Afrique sub-saharienne. A baseline, les CD4 étaient de 387/mm3 en médiane et la charge virale (CV) de 4.68 log copies/mL, 21.4% avaient un IMC entre 25-30 kg/m2 et 7.7% >30 kg/m2. La première cART comprenait un inhibiteur de protéase pour 56% des patients, un INI pour 26%, et un analogue non nucléosidique pour 18%. Les gains de poids prédits par le modèle à 24 mois variaient entre 5.16 kg et 7.42 kg selon le traitement (p<0.0001) (Tableau). Les gains étaient supérieurs pour les combinaisons comprenant les INI (Dolutegravir (DTG) ou Raltégravir (RAL)) et d’autant plus importants que le sexe était féminin, l’IMC bas, l’immunodépression et le stade clinique avancés, la CV élevée et l’origine subsaharienne.

Conclusion: Deux ans après l’initiation du traitement, les PVVIH avaient une prise de poids importante avec seulement une faible différence entre les combinaisons antirétrovirales. L’impact clinique de ces prises de poids requiert d’être investigué.